Les Hominoïdes un groupe au sein de l'histoire de la vie
Théories de l'évolution
Fixisme - XVIIIe s.
Transformisme - XIXe s.
Equilibres ponctuées XXe s.
Vision actuelle
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Bibliographie
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ERE PRIMAIRE
LE PERMIEN
 
Les terres en un bloc / un climat difficile / les premiers caractères de mammifères
Contexte Général
Tectonique
Pendant le Permien les continents sont rassemblés en une masse unique de cohésion particulièrement importante, la Pangée.
Climat
La transition Carbonifère - Permien se fait dans un environnement froid. Le pôle sud est couvert d'une calotte de glace et des glaciers recouvrent les régions autrales.
La zone équatoriale, elle, est épargnée, il y règne un climat chaud propice à la présence de forêts marécageuses.
Vers la fin du Permien le climat deviendra uniformément chaud, avant une nouvelle vague de froid.
La Vie Au Permien
Etat des lieux
Le rassemblement des terres en une masse unique a conduit la planète vers un climat contrasté, avec une zone tropicale en écharpe et une zone tempérée au nord de celle-ci. Les saisons devinrent marquées, alternant plus chaud et plus froid. Le climat varie selon les régions, aussi bien terrestres que marines. Sur cet immense continent, des mers intérieures apparaissent puis disparaissent; de vastes zones arides se mettent en place, des vents dominants s'installent. L'absence d'obstacles permet l'extension généralisée de la faune terrestre tandis que les importants bouleversements climatiques vont entrainer des modifications majeures dans le monde animal.
La calotte polaire australe disparait au cours du Permien, entrainant une augmentation nette du niveau des mers et la forte régression des régions marines chaudes et peu profondes, régression néfaste pour les formes de vie de ces zones. Vers la fin du Permien après une période chaude, on assistera à la plus importante extinction que la vie ait connu.
Les Végétaux dans le milieu aérien
Au milieu du Permien le climat devient plus aride, de nombreuses lignées d'arbres des forêts marécageuses du Carbonifère vont dépérir. Les fougères primitives vont payer un lourd tribu, les plantes appréciant les milieux riches en eau vont voir leur taille fortement diminuer (Lycopodes...), jusqu'à devenir de simples arbustres. Ainsi plusieurs lignées se retrouvent cantonées à la côte Est humide de la Pangée.
La végétation se recompose alors avec des plantes à graines, les fougères les plus résistantes, et des arbres proches des conifères actuels.
Les Animaux dans le milieu aérien

Les arthropodes continuent de pulluler sur l'ensemble des Terres. Les formes géantes du Carbonifère se maintiennent jusqu'au milieu du Permien puis disparaissent, d'autres groupes apparaissent, tel que les coléoptères, les mouches, aux cycles de vie plus complexe.

La situation climatique affecte les tétrapodes qui vont se raréfier, certaines espèces qui régressent vont néanmoins subsiter dans des zones humides.
Les tétrapodes se subdivisent alors en :

  • Temnospondyles tel que Eryops (apparentés aux amphibiens actuels) .
  • Anthracosaures (apparentés aux amniotes modernes : oiseaux, reptiles et mammifères actuels).

 


temnospondyl Eryops Source : http://www.palaeos.com

Les reptiles vont beaucoup se diversifier et atteindre de grandes tailles. Leur répartition géographique devient plus vaste grace au réchauffement généralisé et grace à la permanence d’un climat de type tropical à subtropical.

C'est chez les reptiles que l'on voit apparaitre les premiers caractères de mammifères.Ces reptiles sont dits mammaliens, les plus anciens sont les Pélycosaures, limités à la zone équatoriale.
Ces Pélycosaures possédaient un aileron dorsal (célèbre avec le Dimetrodon) au rôle encore hypothétique (sans doute intervenait-il dans la régulation de la température corporelle ou encore était-il coloré servant de repère inter-spécifique). Certains Pélycosaures mesuraient 3 mètres de long.

Les espèces variaient en fonction des zones géographiques, ainsi plus au nord dans des régions plus arides des espèces différentes sont présentes, tel que le Tetraceratops par exemple (un proto-Thérapside).


Tétraceratops vivant en région plus aride.
Varanausorus et Ophiacodon, 2 reptiles avec quelques caractères de mammifères, mais encore proche des Labyrinthodontes.Ils semblent avoir eu une vie proche de l'eau se nourissant de poissons.

Sphenacodon, carnivores , ayant une vie plus axée sur le milieu aérien où il se nourri que Varanausorus et Ophiacodon.

Limnoscelis : labyrinthodonte proche des reptiles

Les Thérapsides, reptiles mammaliens plus tardifs suivant les Pélycosaures, vont progressivement au cours du permien acquérir presque tous les caractères des mammifères (poils, régulation autonome de la température corporelle "sang chaud").
Ils vont beaucoup se diversifier et avoir des styles de vie différents, les espèces variant selon les époques du Permien, et dominer les niches écologiques carnivores et herbivores, ce sont les ancêtres des mammifères actuels.

Cette poussée et domination progressive des caractères mammifères (mammifères dont l'homme est de nos jours l'un des représentant) va cependant subir un arrêt brutal lors de la crise marquant la transition Permien - Trias.

La toute fin du permien voit se développer à l'ombre des Thérapsides qui dominent, les Archosaures. Pour ces derniers la crise de la fin du Permien sera plutôt bénéfique (se différencieront par la suite à partir des Archosaures, les dinosaures, les crocodiles et les ptérosaures).


Deux thérapsides herbivores en court de combat.
Source : http://www.dinosoria.com/

Titanopheus - Thérapside carnivore mesurant jusqu'à 6 mètres
Le milieu aquatique
 
Dans les zones chaudes et peu profondes on retrouve une faune fixée très proche des formes du carbonifères mais appauvrie. Ainsi on peut observer des éponges (jaunes à gauche), des brachiopodes (coquilles bivalves), des bryozoaires, du corail.

Corail

Bryozoaire
Les foraminifères continuent à proliférer tandis que les trilobites finissent par disparaitre totalement au cours du permien.
Les récifs importants formés par la faune fixée fournissent une protection et un hébergement pour des animaux non fixés tel que les ammonites, des nautiloïdes (à la structure plus complexe que ceux du Carbonifère), d'autres céphalopodes de genre inédit, mais aussi oiur des gastéropodes et des poissons.

Les poissons cartilagineux (chondrichtyens) diminuent en nombre tandis que les actinoptérygiens (ostéichthyens, poissons osseux) se répandent dans les mers. On retrouve des requins primitifs et autres prédateurs, ceci tandis que coelacanthes (encore existant de nos jours) et les dipneustes (combinant branchies et poumons rudimentaires) se raréfient.
La fin du permien voit l'apparition des holostéens qui prendront une place prépondérante à l'ère secondaire, ainsi que celles des premiers reptiles aquatiques (Mésosaures).

Gastéropodes à gauche, ammonite en 2eme plan et un nautiloïde à coquille épineuse au premier plan.

Ammonite : mollusque céphalopode à coquille, plus complexe que leurs prédecesseurs au Carbonifère


Nautiloïde, autre mollusque du permien aux formes diversifiés et dont la structure de la coquille diffère des ammonites . Les nautiloïdes étant les seuls céphalopodes à coquille externe encore représentés de nos jours.
La Crise de la fin du Permien

Si la crise qui entraina la disparition des Dinosaures est célèbre dans le grand public elle est de moindre ampleur que celle qui advint à la fin du Permien.

La crise qui touche le monde vivant à la fin du Pemien va presque anéantir la présence de la vie sur Terre (mileu aérien et aquatique).
La transition Permien-Trias est marquée par la disparition de 90 % des formes vivantes de la planète en une période très brève (quelques millions d'années).

Dans le milieu aquatique plus de la moitié des familles d'organismes marins disparaissent, les trilobites finissent de disparaitre définitivement,des organismes récifaux s'éteignent aussi tels que les Cnidaires tabulés et Tétracoralliaires ainsi que d’importants groupes de Brachiopodes et de Mollusques, des bryozoaires, crinoïdes, on assiste à la disparition des blastoïdes (échinodermes), de certains foraminifères. D'autres groupes s'ils ne disparaissent pas déclinent très fortement, comme les ammonites, les requins et les poissons osseux.

Sur terre, 75% des espèces de Vertébrés disparaissent. Les amphibiens primitifs (Labyrinthodontes) s’éteignent presque complètement. Chez les reptiles, cette crise coïncide avec l’extinction des Pélycosaures et le premier déclin des Thérapsidés, reptiles mammaliens .

Les causes de cette extinctions majeures sont certainement multiples et le phénomène reste encore en grande partie mystérieux. Un volcanisme très important se déclencha (trapps de Sibérie -248 millions d'années, durant environ 500 000 ans) modifiant l'atmosphère et les océans, un impact météoritique a pu aussi jouer un rôle sans que cela soit certains. Un déséquilibre des chaînes alimentaires lié à la disparation d'espèces elle-même lié aux modifications climatiques et environementales. La formation de la Pangée avec la modification des conditions de vie sur une Terre émergé formée d'un seul bloc, des climats continentaux contrastés qui s'installent, l'apparition de zones arides, la disparition de milieu aquatique jusqu'ici présent comme les zones chaudes peu profondes, par modification du niveau des mers, une certaine instabilité saisonnière. La libération de CO2 par le volcanisme, gaz à effet de serre, aurait pu accentuer les perturbations climatiques et un réchauffement climatique, réchauffement peut-être accentué par la libération de CO2 contenu dans les fond marin, libération elle-même dûe au réchauffement planétaire.

Les extinctions de masse comme celle du Permien modifient profondément la donne dans l'évolution de la vie. La disparition d'un nombre important d'espèces, de groupes entiers dans des niches écologiques et des écosystèmes variés modifient profondément les équilibres. Ainsi un groupe dominant peut d'une manière totalement fortuite disparaitre et laisser vacant des niches écologiques que pourront alors occuper d'autres groupes. Ainsi des espèces jusque-là peu développées peuvent connaitre une forte expansion, celle-ci finalement dûe au hasard, la contingence montre ici son rôle sur l'évolution de la vie.
Ainsi dans le milieu terrestre, en ce qui concerne les grands animaux la fin du Permien on voit s'installer la domination des caractères de mammifères via les reptiles mammaliens. Parmi ceux-ci les Pélycosaures disparaissent tandis que s'impose les Thérapsidés comportant plus de caractères de mammifères que les précédents. Les Archosaures, eux restent dans l'ombre.

Mais la crise du Permien survient, fortuite, et l'histoire de la vie prend un virage brutal, soudain, imprévisible. Par la suite les descendants des reptiles mammaliens (dont nous faisons partie) vivront dans l'ombre de groupes dérivant des archosaures : Dinosaures, ptérosaures, crocodiliens. Ces inversions sont remarquables lors de crises majeures dans l'histoire de la vie et en dehors de toute prévision linéaire d'une histoire continue. L'histoire de la vie n'est pas une ligne droite prédéfinie et la contingence joue parfois des tours à l'évolution de la vie.