Les Hominoïdes un groupe au sein de l'histoire de la vie
Théories de l'évolution
Fixisme - XVIIIe s.
Transformisme - XIXe s.
Equilibres ponctuées XXe s.
Vision actuelle
Classification
Bibliographie
Liens

- Cliquez sur une période pour accéder à sa description -
 
VISION ACTUELLE DE L'EVOLUTION
 

XXIe siècle, siècle des lumières ?
Le Lamarckisme est malheureusement encore très présent de nos jours. On le voit dans beaucoup de documentaires animaliers. Si l'évolution de la vie vous intéresse, une lecture est vivement conseillée : L'éventail du vivant (existant en poche) de stephen Jay Gould. Et du même auteur un ouvrage qu'il a écrit juste après : La vie est belle.

Contrairement à ce que l'on peut voir et entendre dans la vie de tout les jours, ce n'est pas parce-que les girafes veulent manger des feuilles hautes que leur cou s'allonge (entendu il y a encore peu dans un documentaire), il n'y a pas de finalisme, ce fut la première chose qui me fut enseignée en biologie lors de mes études vétérinaires . D'autre part la vie ne tend pas vers une complexité toujours plus grande. Et si au regard de l'évolution de la vie il semble que la variabilité soit toujours croissante, cela aussi est une illusion, les impressions instinctives sont souvent fausses, et il faut la réflexion de personnes de talent pour voir ce qui se cache derrières les apparences. Influencé par mes lectures de stephen Jay Gould je classe celui-ci parmi ces derniers et le remercie à titre posthume d 'avoir contribué à clarifier mes connaissances.

L'évolution n'a pas de sens :
En effet il n'y a pas de tendance à un accroissement de complexité, pas de direction privilégiée à l'évolution de la vie, et par la même le terme d'évolution est trompeur, et instinctivement induit en erreur.
En effet la vision d'un début de la vie il y a plus de 3,5 milliards d'années avec des bactéries très simples évoluant en passant par les poissons puis les dinosaures jusqu'à, apothéose finale, l'homme, est fausse. D'abord il n'y a pas de ligne droite de ces bactéries à l'homme en passant par les dinosaures, on a simplement à l'esprit certaines espèces phares mais qui ne sont que des exemples parmis tant d'autres dans le buissonement du vivant, l'évolution des dinosaures n'a pas abouti à l'homme...
Un monde de bactéries très simple pour tout représentant de la vie semble s'être complexifié vers le monde que l'on connait aujourd'hui. Certes un éléphant a un plan d'organisation bien plus complexe qu'une cyanobactérie mais pouvait-il en être autrement ?
Prenons une image de stephen jay Gould : soit un homme ivre appuyé contre un mur à gauche et avec un terrain libre à droite, celui-ci se déplace librement et aléatoirement soit vers la gauche soit vers la droite. Que va-t'il se passer ? Cet homme va s'éloigner du mur, tout simplement parce-que celui-ci bloque son déplacement vers la gauche. Ainsi bloqué dans une direction, cette homme ne peut globalement que dévier vers la droite. Il en est de même pour l'histoire de la vie. Débutant avec de simples bactéries il était impossible d'évoluer vers une forme plus simple de vie (mur de gauche) et donc tout naturellement des êtres plus complexes apparaissent, tout simplement parce-que les bactéries en se modifiant ne pouvaient devenir plus simple sinon il ne s'agissait plus de vie, donc l'évolution de la vie sans aucun sens privilégié voit apparaitre des organismes plus complexes, sans que ceux-ci entraine la disparition des organismes plus simples.

Ainsi s'il est évident que le monde vivant comprend aujourd'hui des organismes au plan d'organisation plus complexe que les premières bactéries, la vie n'a pas évoluée vers le progrès, il n'y pas de tendance, tout comme l'homme ivre toute modification ne pouvait se faire que dans un sens, dans un monde borné.

D'autres part il est faux de penser que tout de même le fait est là, maintenant il y a des organismes vivant bien plus complexes. Car à notre échelle humaine c'est ce qui semble ressortir, mais les bactéries sont toujours parmis nous et en grand nombre, si l'on observe la répartition des organismes vivant de nos jours, l'énorme masse majoritaire est représenté encore et toujours par les bactéries, présentent depuis les balbutiements de la vie, elles sont toujours là en très grandes masse et on ne retrouve en fin de compte, relativement peu d'organisme au plan d'organisation fortement complexe, notre vision à échelle humaine nous masque ce fait.

Ainsi il est flatteur et intuitivement agréable de voir la vie, comme une pulsion avec une tendance naturelle au progrès avec comme but ultime l'homme, mais cela est une illusion liée à notre vision humaine influencée par nos cultures. La vie n'a aucune tendance au progrès n'a pas de but, ni moralité comme on voudrait trop souvent lui en accorder, il est temps de tourner la page de Lamarck. La vie est un buisson et il nous faut retrouver la place que nous occupons au bout d'une brindille, et ne pas oublier qu'en 4 millions d'années notre lignée s'est quasiment éteinte, nous en sommes les derniers représentants, l'intelligence a permis cela mais sans elle la vie serait toujours là suivant un autre chemin. Car pour conclure si l'on pouvait rembobiner l'histoire de la vie et la regarder se dérouler à nouveau, il est tout à fait improbable qu'elle se déroule comme elle l'a fait, elle aurait un tout autre visage, tout à fait logique et explicable, tout cela se résume en un mot : la contingence. L'histoire de la vie comporte une part de loterie, rendant imprévisible le devenir de la vie à partir d'un point de son histoire, plusieurs chemins son possibles, tous explicables, mais tous ne seront pas suivi, on retrouve là la contingence responsable d'imprédictibilité.
Si il existe bien évidemment un cadre de développement de la vie, inhérent aux règles de la physique, dès que l'on s'intéresse aux détails le hasard est là, la contingence omniprésente, c'est ce qu'il ressort aujourd'hui.

Des schémas établis ? Diversité et disparité :
Autre idée que je voudrais démentir, il est faux de penser que la vie est bien plus variée que par le passé. En effet si aujourd'hui on peut observer une importante diversité d'espèces au sein d'un groupe d'animaux donné (par exemple il existe plus de 1500 espèces de rongeurs), cela masque une faible disparité au regard de ce qui a existé. Le sens du mot disparité comme le précise stephen Jay Gould dans La vie est belle se rapporte au plan d'organisation des êtres vivants. Ainsi 80% des espèces animales actuelles sont des arthropodes, et il existe relativement peu de variété de plan d'organisation de base. Ainsi sommes-nous construit sur le même plan que les chevaux par exemple avec notre colonne vertébrale et nos quatre membres. Le fait remarquable est qu'il n'en a pas toujours été ainsi. Il y a 540 millions d'années il y a eu une explosion de disparité dans les formes de vie multicellulaires, c'est l'explosion du Cambrien (étudiées en premier lieu grace aux nombreux fossiles du shistes de Burgess en colombie Britanique). On y retrouve les plans d'organisation présents aujourd'hui, mais aussi de très nombreux autres qui ont disparu très rapidement (la grande majorité) . Il y a eu une véritable décimation dans les plans d'organisation des animaux qui étaient bien plus variés à cette époque. Ainsi il semble y avoir au départ des grandes lignées une période d'expérimentation riche en organisation puis une décimation sévère. Celle-ci n'est pas forcment dûe uniquement à la compétition entre espèces. En effet, transporté il y a 540 millions d'années il nous serait bien difficile de deviner l'aspect des embranchements futurs, de voir des avantages évidents nous permettant de prévoir l'intégralité de l'avenir des êtres vivants. Redéroulons le film de la vie et d'autres organismes seront présents, la vie nous offrirait un autre paysage que celui que nous connaissons mais tout aussi explicable. Certes la compétition existe et joue un rôle, mais une part de loterie non négligeable existe aussi. Le monde n'est pas livré au chaos mais une part des bifurcations dans l'histoire de la vie est liée à la contingence. Désolé, nous sommes un accident, survivant de notre groupe, et nous sommes bien vivant, vraiment "la vie est belle".

Vision traditionnelle et fausse du cone de diversité :
Il y a encore peu de temps, il était (faussement) admis que les êtres vivants descendent d'êtres primitifs en petits nombres, le tout allant dans le sens de toujours plus de variétés par rapport à des origines monomorphes.
Vision actuelle de l'évolution de la diversité et de la disparité :
S'il est vrai que localement dans des branches données on observe à certains moments des augmentations de la diversité des espèces, globalement cela est faux. Il y a de grands épisodes de décimations qui éliminent totalement des types d'organisations d'êtres vivants. La vie peut être bien plus riche par le passé, avec bien plus de disparité.
Source : http://www.ggl.ulaval.ca/

Ainsi l'histoire de la vie montre qu'il n'existe pas de tendance naturel vers toujours plus de variété, ni vers toujours plus de complexité. En temps qu'être humain nous aimons les histoires, les déroulements d'évènements auxquels on donne un sens, avec de préfence Homo sapiens tenant le premier rôle, mais il est temps au XXIe siècle de redécouvrir la révolution Darwinienne et ses conséquences.