Les Hominoïdes un groupe au sein de l'histoire de la vie
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ERE PRIMAIRE
LE DEVONIEN
 
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Reconstitution d'un paysage marécageux du Dévonien inférieur Source : http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosevol/
Les premières forêts aériennes / Les premières machoires - Des vertébrés en lein développement / une nouvelle crise
Contexte Général
Tectonique
Dans l'hémisphère sud, le supercontinent Gondwana (incluant le sud de l'Europe actuelle) se déplace vers le nord, plus au nord, les deux continents Laurenssia et Baltica fusionnent, fermant l'océan Iapetus et le remplaçant par une chaîne montagneuse. Au début du Dévonien, l'ensemble des océans est en phase de fermeture.
Plusieurs chaînes montagneuses apparaissent à la même période. Les microcontinents avaloniens entrent en collision avec le continent Nord-Atlantique et terminent la formation des appalaches (ce qui constitue la phase acadienne). La collision du Gondwana avec le bloc armoricain est à l'origine de la formation du Massif Central en France.
Au Dévonien la zone équatoriale est occupée par un nouveau supercontinent parfois appelé continent des "vieux grès rouges" (Ce sont les grandes quantités des matériaux sédimentaires détritiques, issus du démantellement de la chaîne calédonienne , qui ont donné le nom à ce continent).  

Au final on retrouve deux supercontinents le Gondwana et l'Euramérique (supercontinent équatorial), qui sont entourés de zones de subductions .  Progressivement des collision en série aboutiront à la formation d'un seul continent la Pangée à la jonction carbonifère - Permien.

Climat
Pendant l’essentiel de la période dévonienne, le climat a été relativement doux et le bloc continental de l’Euramerica, étant situé de part et d’autre de l’équateur, a été le théâtre de l’expansion de forêts de type tropical ou équatorial, premières forêts à voir le jour. Ce climat chaud aura été favorable à la vie et l’évolution des vertébrés, de nombreux gisements de vertébrés étaient à ce moment à une position proche de l’équateur.
Mais la fin du Dévonien marque une période de refroidissement global de la Terre, marquée par de fortes glaciations qui sont responsables de la disparition de nombreuses espèces. Cette tendance climatique plus froide perdurera pendant une centaine de millions d’années (Ma), jusqu’au début du Trias.
La Vie Au Dévonien
Etat des lieux
Le dévonien est marqué par l'apparition de machoires chez les poissons et par leur diversification. Si cela nous concerne en temps que vertébré actuel, ne perdons pas de vue que la vie aquatique comporte bon nombre d'autres types d'organismes bien développés, et que dans le milieu aérien si l'on retrouve dès la fin du Silurien bactéries, plantes et arthropodes, aucun vertébré n'y est encore présent.
Au début du Dévonien la végétation était cantonnée aux zones humides, près des fleuves et des lagunes, et constituée de plantes terrestres simples (mais sont déjà en place au Dévonien inférieur les lignées qui vont engendrer tous les groupes actuels). On retrouve des champignons, des arthropodes de petite taille, collemboles, arachnides, mille-pattes, acariens, encore très inféodés aux sols humides. Tout cela forme un réel écosystème terrestre. Les paysages correspondaient alors à des zones marécageuses.
Les Végétaux dans le milieu aérien

Dans le milieu aérien les plantes se développent, de nouveaux groupes apparaissent comme les lycophytes, les sphénopsides (prêles), les fougères. Les feuilles sont présentes au Dévonien supérieur ainsi que les racines. Mais les fleurs n'existent pas. A la fin du Dévonien des "fougères à graines" sont présentes.

Certaines plantes mesuraient alors jusqu'à 10 mètres de hauteur. Ce développement de la végétation terrestre a sans doute eu une influence considérable sur l’évolution du taux de gaz carbonique et d’oxygène de l’atmosphère terrestre. Il a également eu des conséquences sur le dépôt des sédiments terrigènes : ces plantes dégradaient les roches, augmentant l’épaisseur des sols, mais aussi retenaient les sédiments. Le bois existe depuis le Dévonien moyen ainsi que les premiers arbres (jusqu'à 20 mètres de hauteur), les premières forêts apparaissent.

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Source : http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosevol/
Archaeopteris (Lignophyte Progymnosperme) : "fougère arbre" du Dévonien supérieur ayant constitué les premières grandes forêts, la taille pouvait atteindre les 10, voire les 20 mètres).
Les Animaux dans le milieu aérien
A la fin du Dévonien moyen, les arthropodes se développent dans les écosystèmes terrestres et sont moins dépendant des zones humides.
Des scorpions terrestres sont présents, des araignées proches des mygales, des iules et même les plus anciens insectes connus (mais aucun insecte ailé).
Parmi les mollusques, seuls les gastropodes ont conquis les continents, et il semble que les premiers "escargots" terrestres (les pulmonés) soient apparus vers la fin du Dévonien.
Le type d'alimentation dans le milieu aérien était essentiellement basé sur des champignons, des spores, ou un comportement de prédateur. Le régime herbivore était quasiment inexistant, cela était sans doute lié à la toxicité des plantes au Dévonien (excepté les spores).
Le milieu aquatique
 

On assiste à l'apparition de zone intermédiaires entre continents et mondes marins au début du Dévonien. Ces vastes marais, semblables aux marais côtiers seront particulièrement favorable aux développement des vertébrés.
De nombreux groupes de poissons sans mâchoires s’y développent (ostéostracés, hétérostracés, galéaspides). Parallèlement, les vertébrés à mâchoires apparaissent et se développent.
Parmi eux, les placodermes, au squelette externe constitué d’épaisses plaques osseuses, deviennent le groupe dominant. Mais il existe déjà des chondrichthyens, poissons cartilagineux, avec les sélaciens (groupe auquel appartiennent les requins actuels) et des poissons osseux, en particulier des sarcoptérygiens (dipneustes, porolépiformes).
Parmi ces poissons osseux primitifs, il y a les crossoptérygiens; le fameux coelacanthe Latimeria qui vit actuellement dans l'archipel des Comores, en Afrique, et qu'on qualifie de fossile vivant (terme impropre), est le seul survivant actuel des crossoptérygiens.
Les Crossoptérygiens ont donné naissance au premiers amphibiens à la fin du Dévonien (vers -370 Ma).

Les invertébrés marins (coraux, brachiopodes, mollusques) se diversifient et pullulent dans ces mers chaudes et peu profondes. Ils profitent d'une élévation du niveau des mers vers le milieu du Dévonien, il y a 380 millions d’années.
Parallèlement, les lagunes et autres deltas où se développe les vertébrés se raréfient. Les poissons cuirassés sans machoires disparaissent alors progressivement (de ce groupe, de nos jours seuls les Lamproies existent). Les rares lagunes et deltas persistants restent peuplés par les sarcoptérygiens. Ils présentent très tôt des structures anatomiques (narines internes, squelette des nageoires paires à structure dichotome) qui, plus tard, participeront à la réussite de la colonisation du milieu terrestre.
Les vertébrés à machoires, eux, partent à la conquête des mers ouvertes, certains placodermes y atteindront jusqu'à 7 mètres de longueur avec des super-prédateurs comme Dunkleosteus (image ci-contre).

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[Survoler l'image]
Source : http://www.bbc.co.uk/
Vers -375 millions d'années, dans un milieu lagunaire boueux et emcombré de débris végétaux emcombrant, certains poissons sarcoptérygiens présenteront des spécialisations anatomiques très particulières. Les rayons de leurs nageoires paires disparaissent au profit d'une sorte de palette natatoire armée d’éléments squelettiques approchant un aspect digité. Ainsi vers la fin du Dévonien apparaissent les tétrapodes. Ces tétrapodes étaient anatomiquement incapables de marcher sur le sol en milieu aérien, tout juste pouvait-il éventuellement se hisser sur les berges. Il se nourissaient en milieu aquatique, certainement prédateurs de poissons.
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Source : http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosevol/
Acanthostega gunnari, du Dévonien supérieur (Famennien) du Groenland, est l'un des plus anciens tétrapodes connus. Bien que possédant des membres pourvus de huit doigts, il avait encore un mode de vie essentiellement (voire exclusivement) aquatique. Son appareil branchial était aussi développé que chez un poisson et il conservait de larges ouïes. La nageoire de sa queue était aussi, comme celle des poissons, pourvue de rayons dermiques (lépidotriches). Il est probable que la transformation des nageoires paires (pectorales et pelviennes) en membres était, chez les premiers tétrapodes, une adaptation à un environnement aquatique peu profond, boueux et encombré de débris végétaux
A la fin du Dévonien, en un million d'année, une série d'évènements violents (des coquilles broyées sont retrouvées) entrainent une crise (la deuxième après celle de la fin de l'Ordovicien), on assiste à un appauvrissement en oxygène des fonds marins, milieu qui semble de loin le plus affecté.
Une grande partie des invertébrés marins disparaissent, l'écosystème récifal est fortement atteint et disparait quasiment dans son intégralité. Les vertébrés semblent traverser cette crise sans disparition majeure sauf les groupes franchement marins. Et à la fin du Dévonien, 2 à 3 millions d'années après cette crise, la totalité des placodermes disparaissent alors qu'ils dominaient cette période.
Ce ne fut pas un évènement brutal, mais plutôt une série d’extinctions étalées sur une période de deux à quatre millions d’années (Ma). La faune aérienne ne semblent pas avoir été touchée par la crise. Ce sont principalement les espèces marines qui ont écopées.
Les écosystèmes des grands récifs sous-marins, construits principalement par les stromatopores et les coraux de type Rugosa et Tabulata, sont disparus. Ils ne reviendront que 145 Ma plus tard, au Trias, érigés cette fois par les coraux scléractiniens et des calcispongiaires, on estime que 75 % des familles de poissons existant ont disparus lors de l’extinction du Dévonien supérieur.
Alors que les poissons d’eaux douces ont été très peu affectés, les animaux marins l’ont été beaucoup plus; les placodermes n’ont pas survécu et les acanthodiens ont été en grande partie décimés. Ça a aussi été la fin de presque tous les agnathes.
De très nombreux brachiopodes se sont éteints, les conodontes ont presque tous disparu et une seule famille de trilobites a survécu. Au total, c’est plus de 70% des espèces vivantes au Dévonien qui n’existaient plus au Carbonifère.

Les causes de cette extinction massive demeurent toutefois mal comprises, et elles pourraient être multiples. Quoi qu’il en soit, comme après toutes les extinctions majeures, la vie s’est réorganisée.