Contexte Général |
Dans l'hémisphère sud, le supercontinent Gondwana (incluant le sud de l'Europe actuelle) se déplace vers le nord, plus au nord, les deux continents
Laurenssia et Baltica fusionnent, fermant l'océan Iapetus et le remplaçant par une chaîne montagneuse. Au début du Dévonien, l'ensemble des océans est en phase de fermeture.
Plusieurs chaînes montagneuses apparaissent à la même période. Les microcontinents avaloniens entrent en collision avec le continent Nord-Atlantique et terminent la formation des appalaches (ce qui constitue la phase acadienne). La collision du Gondwana avec le bloc armoricain est à l'origine de la formation du Massif Central en France.
Au Dévonien la zone équatoriale est occupée par un nouveau supercontinent
parfois appelé continent des "vieux grès rouges" (Ce sont les grandes quantités des matériaux sédimentaires détritiques, issus du démantellement de la chaîne calédonienne , qui ont donné le nom à ce continent).
Au final on retrouve deux supercontinents le Gondwana et l'Euramérique (supercontinent équatorial), qui sont entourés de zones de subductions . Progressivement des collision en série aboutiront à la formation d'un seul continent la Pangée à la jonction carbonifère - Permien.
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Pendant l’essentiel de la période dévonienne, le climat a été relativement doux et le bloc continental de l’Euramerica, étant situé de part et d’autre de l’équateur, a été le théâtre de l’expansion de forêts de type tropical ou équatorial, premières forêts à voir le jour. Ce climat chaud aura été favorable à la vie et l’évolution des vertébrés, de nombreux gisements de vertébrés étaient à ce moment à une position proche de l’équateur.
Mais la fin du Dévonien marque une période de refroidissement global de la Terre, marquée par de fortes glaciations qui sont responsables de la disparition de nombreuses espèces. Cette tendance climatique plus froide perdurera pendant une centaine de millions d’années (Ma), jusqu’au début du Trias. |
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La Vie Au Dévonien |
Le dévonien est marqué par l'apparition de machoires
chez les poissons et par leur diversification. Si cela nous concerne en
temps que vertébré actuel, ne perdons pas de vue que la vie
aquatique comporte bon nombre d'autres types d'organismes bien développés,
et que dans le milieu aérien si l'on retrouve dès la fin du
Silurien bactéries, plantes et arthropodes, aucun vertébré
n'y est encore présent.
Au
début du Dévonien la végétation était
cantonnée aux zones humides, près des fleuves et des lagunes,
et constituée de plantes terrestres simples (mais sont déjà
en place au Dévonien inférieur les lignées qui vont
engendrer tous les groupes actuels). On retrouve des champignons, des arthropodes
de petite taille, collemboles, arachnides, mille-pattes, acariens, encore
très inféodés aux sols humides. Tout cela forme un
réel écosystème terrestre. Les paysages correspondaient
alors à des zones marécageuses. |
Les Végétaux dans le milieu aérien |
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Dans le milieu aérien
les plantes se développent, de nouveaux groupes apparaissent
comme les lycophytes, les sphénopsides (prêles), les
fougères. Les feuilles sont présentes au Dévonien
supérieur ainsi que les racines. Mais les fleurs n'existent
pas. A
la fin du Dévonien des "fougères à
graines" sont présentes.
Certaines plantes mesuraient
alors jusqu'à 10 mètres de hauteur. Ce développement
de la végétation terrestre a sans doute eu une
influence considérable sur lévolution du
taux de gaz carbonique et doxygène de latmosphère
terrestre. Il a également eu des conséquences
sur le dépôt des sédiments terrigènes
: ces plantes dégradaient les roches, augmentant lépaisseur
des sols, mais aussi retenaient les sédiments. Le bois
existe depuis le Dévonien moyen ainsi que les premiers
arbres (jusqu'à 20 mètres de hauteur), les premières
forêts apparaissent. |
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Les Animaux dans le milieu aérien |
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A la fin du Dévonien moyen, les arthropodes se développent
dans les écosystèmes terrestres et sont moins dépendant
des zones humides.
Des scorpions terrestres sont présents,
des araignées proches des mygales, des iules et même
les plus anciens insectes connus (mais aucun insecte ailé).
Parmi les mollusques, seuls les gastropodes ont conquis les continents,
et il semble que les premiers "escargots" terrestres (les
pulmonés) soient apparus vers la fin du Dévonien.
Le type d'alimentation dans le milieu aérien était
essentiellement basé sur des champignons, des spores, ou
un comportement de prédateur. Le régime herbivore
était quasiment inexistant, cela était sans doute
lié à la toxicité des plantes au Dévonien
(excepté les spores).
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On assiste à l'apparition de
zone intermédiaires entre continents et mondes marins au
début du Dévonien. Ces vastes marais, semblables aux
marais côtiers seront particulièrement favorable aux
développement des vertébrés.
De nombreux groupes
de poissons sans mâchoires sy développent (ostéostracés,
hétérostracés, galéaspides). Parallèlement,
les vertébrés à mâchoires apparaissent et se développent.
Parmi eux, les placodermes, au squelette
externe constitué dépaisses plaques osseuses,
deviennent le groupe dominant. Mais il existe déjà
des chondrichthyens, poissons cartilagineux, avec les sélaciens (groupe auquel appartiennent les requins actuels) et des poissons
osseux, en particulier des sarcoptérygiens (dipneustes, porolépiformes).
Parmi ces poissons osseux primitifs, il y a les crossoptérygiens;
le fameux coelacanthe Latimeria qui vit actuellement dans l'archipel
des Comores, en Afrique, et qu'on qualifie de fossile vivant (terme impropre), est
le seul survivant actuel des crossoptérygiens.
Les Crossoptérygiens
ont donné naissance au premiers amphibiens à la
fin du Dévonien (vers -370 Ma).
Les invertébrés
marins (coraux, brachiopodes, mollusques) se diversifient et pullulent
dans ces mers chaudes et peu profondes. Ils profitent d'une élévation
du niveau des mers vers le milieu du Dévonien, il y a 380
millions dannées.
Parallèlement, les lagunes et autres deltas où se
développe les vertébrés se raréfient.
Les poissons cuirassés sans machoires disparaissent alors
progressivement (de ce groupe, de nos jours seuls les Lamproies
existent). Les rares lagunes et deltas persistants restent peuplés
par les sarcoptérygiens. Ils présentent très
tôt des structures anatomiques (narines internes, squelette
des nageoires paires à structure dichotome) qui, plus tard,
participeront à la réussite de la colonisation du
milieu terrestre.
Les vertébrés à machoires, eux, partent à
la conquête des mers ouvertes, certains placodermes y atteindront
jusqu'à 7 mètres de longueur avec des super-prédateurs
comme Dunkleosteus (image ci-contre).
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Vers -375 millions d'années, dans un milieu lagunaire boueux
et emcombré de débris végétaux emcombrant,
certains poissons sarcoptérygiens présenteront des
spécialisations anatomiques très particulières. Les rayons de leurs nageoires paires disparaissent au profit d'une
sorte de palette natatoire armée déléments
squelettiques approchant un aspect digité. Ainsi vers la
fin du Dévonien apparaissent les tétrapodes. Ces tétrapodes
étaient anatomiquement incapables de marcher sur le sol en
milieu aérien, tout juste pouvait-il éventuellement
se hisser sur les berges. Il se nourissaient en milieu aquatique,
certainement prédateurs de poissons. |

Source
: http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosevol/
Acanthostega
gunnari, du Dévonien supérieur (Famennien) du Groenland,
est l'un des plus anciens tétrapodes connus. Bien que possédant
des membres pourvus de huit doigts, il avait encore un mode de vie
essentiellement (voire exclusivement) aquatique. Son appareil branchial
était aussi développé que chez un poisson et
il conservait de larges ouïes. La nageoire de sa queue était
aussi, comme celle des poissons, pourvue de rayons dermiques (lépidotriches).
Il est probable que la transformation des nageoires paires (pectorales
et pelviennes) en membres était, chez les premiers tétrapodes,
une adaptation à un environnement aquatique peu profond, boueux
et encombré de débris végétaux |
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A la fin du Dévonien,
en un million d'année, une série d'évènements
violents (des coquilles broyées sont retrouvées) entrainent
une crise (la deuxième après celle de la fin de l'Ordovicien),
on assiste à un appauvrissement en oxygène des fonds
marins, milieu qui semble de loin le plus affecté.
Une grande
partie des invertébrés marins disparaissent, l'écosystème
récifal est fortement atteint et disparait quasiment dans
son intégralité. Les vertébrés semblent
traverser cette crise sans disparition majeure sauf les groupes
franchement marins. Et à la fin du Dévonien, 2 à
3 millions d'années après cette crise, la totalité
des placodermes disparaissent alors qu'ils dominaient cette période.
Ce ne fut pas un évènement brutal, mais plutôt une série d’extinctions étalées sur une période de deux à quatre millions d’années (Ma). La faune aérienne ne semblent pas avoir été touchée par la crise. Ce sont principalement les espèces marines qui ont écopées.
Les écosystèmes des grands récifs sous-marins, construits principalement par les stromatopores et les coraux de type Rugosa et Tabulata, sont disparus. Ils ne reviendront que 145 Ma plus tard, au Trias, érigés cette fois par les coraux scléractiniens et des calcispongiaires, on estime que 75 % des familles de poissons existant ont disparus lors de l’extinction du Dévonien supérieur.
Alors que les poissons d’eaux douces ont été très peu affectés, les animaux marins l’ont été beaucoup plus; les placodermes n’ont pas survécu et les acanthodiens ont été en grande partie décimés. Ça a aussi été la fin de presque tous les agnathes.
De très nombreux brachiopodes se sont éteints, les conodontes ont presque tous disparu et une seule famille de trilobites a survécu. Au total, c’est plus de 70% des espèces vivantes au Dévonien qui n’existaient plus au Carbonifère.
Les causes de cette extinction massive demeurent toutefois mal comprises, et elles pourraient être multiples. Quoi qu’il en soit, comme après toutes les extinctions majeures, la vie s’est réorganisée.
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