Contexte Général |
Le Gondwana migre vers le sud, tandis que se forme et s'élargit l'océan Iapetus .
Au Cambrien inférieur, les plateformes continentales sont nombreuses (les continents sont séparés). |
Le cambrien est marqué par un réchauffement progressif et continu du climat, jusqu'à atteindre, à la fin de cette période, des températures moyennes très supérieures aux valeurs actuelles. Il s'ensuit une montée générale du niveau des mers, interrompue toutefois par une régression importante durant une brève période au milieu du cambrien. Au cambrien supérieur, des mers chaudes et peu profondes, très favorables au développement de la vie, recouvrent une grande partie des principales masses continentales du globe. |
La Vie Au Cambrien |
Jusqu'ici n'existait que la faune d'Ediacara, une faune à petite coquille à la fin du Précambrien et quelques traces de fouisseurs, qui subirent une forte extinction avant le Cambrien, il s'en suit une explosion de vie multicellulaire, une variété de formes dans le monde vivant qui ne sera plus jamais égalée. |
La faune Tommotienne -530.000.000 d'années |
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Suivant
la décimation de la faune d'Ediacara, apparait la minéralisation.
Une faune dite "à petites coquilles", la faune
tommotienne (nom relatif à la zone géographique de
découverte) est retrouvée.
Entre la faune d'Ediacara et sa structure en feuillet,
disparue vers -540 millions d'années, et la faune tommotienne,
on retrouve les premiers vestiges d'organismes minéralisés.
La
faune tommotienne, constituée de petites coquilles, date de -530 millions
d'années.
Cette faune à petites coquilles ne persista "que" quelques
millions d'années. La nature de cette faune est mystérieuse.
Certains fossiles sont peut-être les vestiges de morceaux
de coquilles d'organismes connus, mais non identifiés car
les specimens sont parcellaires, ou bien des organismes non encore
reconnaissables aisément car n'ayant pas encore développé
des coquilles typiques. Enfin il est possible que la plupart des étrangetés
tommotiennes représentent des organismes uniques en leur
genre qui sont apparus précocement et qui ont disparu rapidement. |
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La jonction Précambrien
- Cambrien voit donc apparaitre la minéralisation, caractère que
nous retrouvons de nos jours entre autre dans les os des vertébrés que nous sommes.
La faune tommotienne est
importante à un autre titre: elle marque aussi l'apparition d'un
groupe d'organismes appartenant fort probablement à l'embranchement
des éponges (Porifera) et qui n'a vécu que jusqu'à
la fin du Cambrien, les archaeocyathes.
Ces derniers représentent
les premiers bioconstructeurs qui ont édifié, en association
avec des communautés microbiennes calcifiantes, des masses organiques
de 1 à 2 mètres de hauteur par quelques mètres
de diamètre sur les fonds marins. Ces masses sont les précurseurs
de cet écosystème récifal complexe qui s'est développé
dès la fin de l'Ordovicien |
La faune du schiste de Burgess -530.000.000 à -510.000.000 d'années |
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Le schiste de Burgess
se trouve en Colombie britannique au Canada, y fut découvert
une riche faune fossile d'animaux à corps mou datant du
début du Cambrien.
Cette découverte fût faites
par Charles Doolittle Walcott (1850-1927), g éologue renommé,
avec de hautes responsabilités qui ne lui offrirent malheureusement
pas le temps matériel de réellement étudier
sa découverte. Farouchement enraciné dans
la vision de son époque il ne pu voir la révolution
sous-jacente à la richesse de cette faune. En voulant reconnaitre
dans chaque specimen un groupe actuel existant il commis une erreur
qui l'empêcha de réaliser que la vision de l'évolution
de son époque était erronée.
Cette faune fût
réétudiée par Harry Whittington, Simon Conway
Morris et Derek Briggs à partir des années 1970.
Cette redécouverte de la faune de Burgess va amener une
conclusion révolutionnaire.
Si on retrouve bien
certaines espèces que l'on peut classer dans des embranchements
existants, et dont ils sont parmi les tout premiers représentants,
beaucoup de specimens ne cadrent avec aucun groupe animal connu
de nos jours. Ces animaux
se retrouvaient sur l'ensemble du globe, car si on les a découvert
en Colombie britannique au départ, par la suite des fossiles
similaires ont été retrouvés ailleurs dans
le monde, comme en Chine.
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A ce jour on a découvert 150 espèces dans plus d'une vingtaine d'embranchements à cette époque reculée du Cambrien. Presque la moitié des phylum
actuels existaient à cette époque, montrant là
l'ancienneté d'une grande part des lignées actuelles
qui ne sont pas apparues progressivement au cours du temps. Mais
ce qui est remarquable c'est que de nombreux specimens présentent
des plans d'organisations totalement inédits et plus jamais
retrouvés par la suite.
Au terme de sa révision Whittington conclu à la
présence de : 13 arthropodes uniques en leur genre et de
8 ou 9 nouveaux embranchements qui seront absent par la suite.
NB : L'embranchement des arthropodes, qui représente
actuellement 80% des espèces animales, comprend 4 groupes
: les uniramés (comprenant les insectes, qui forment à
eux-seuls la vaste majorité des arthropodes), les chélicérates
(araignées, scorpions...), les crustacés (crabes,
crevettes...) et les trilobites (groupe disparu depuis 225 millions
d'années).
Ce fait a enterré la conception ancienne d'un cône
de diversité croissante de la vie.
En effet il y a plus
de 500 millions d'années la disparité des plans
d'organisation était bien plus grande qu'aujourd'hui, l'histoire
de la vie n'a pas une forme de cone mais en ce qui concerne les
plans d'organisation, plutôt d'arbre de Noël, même
si par la suite, une fois quelques plans d'organisations installés,
et beaucoup disparus, au sein de ceux-ci de nombreuses espèces
se sont diversifiées. (cf.
partie sur une vision moderne de l'évolution).
Dans
ces temps reculés où la variété de
la vie était d'une rare richesse, les équilibres
entre les différents animaux impliquait une vraie chaine
alimentaire, aussi riche que par la suite, avec de terribles prédateurs
en haut de cette chaine. Ainsi la vision d'une vie primitive peu
développée dans son organisation, sa variété,
et ses interractions entre les différents animaux par rapport
aux temps futurs est profondément fausse.Ces écosystèmes complexes sont apparus très brutalement d'où l'image de l'explosion
de vie du Cambrien.
L'explosion du Cambrien
est aussi le reflet de la contingence dans l'histoire de la vie.
Ci-dessous différents organismes de la faune découverte
à Burgess, et il aurait été bien difficile
à l'époque de deviner qui allait survivre et qui
allait disparaitre.
Les enchainements dans l'histoire de la vie
répondent à des mécanismes, suivant une logique (le système des chaînes alimentaires semble très rapidement se mettre en place) mais il existe toujours
une part de loterie, ce qui entraine une imprédictibilité
dans l'évolution de la vie.
A un moment donné plusieurs
possibilités sont offertes, toutes ayant une explication logique, un enchainement d'évènements compréhensibles,
mais la contingence joue dans l'orientation privilégiée
finalement.
Parmi différents exemples on peut citer les
vers. Au Cambrien on retrouve des vers priapuliens, enfouis, qui
attrapent leurs proies à l'aide d'un organe extensible.
On retrouve ausi des vers annélides polychètes,
segmentés, non enfouis. On retrouve pour ces 2 groupes
6 ou 7 genres, mais les vers priapuliens sont en très grand
nombre par rapport aux vers polychètes et qui font partie des premiers
carnivores à corps mou importants.
Connaissant cette répartition, la situation de nos jours à de quoi surprendre. Actuellment il existe
87 familles, 1000 genres et 8000 espèces d'annélides
polychètes retrouvés dans tous les milieux. Les
priapuliens, eux, ne représentent que 15 espèces
et sont limités aux milieux peu peuplés et extrèmes
(froid, peu d'oxygène, de composition instable...). Cet
état de fait n'était absolument pas prévisible
au Cambrien, et la raison (ou les raisons) de cette répartition
actuelle est inconnue. Si on redéroulait le film de la
vie, une domination des priapulien n'est pas à exclure
et serait tout autant explicable. Le monde n'est pas
livré au chaos mais une part des bifurcation dans l'histoire
de la vie est liée à la contingence, et une situation donnée n'aurait que peu de chance de se reproduire si l'on pouvait revenir en arrière et relancer le déroulement du temps. |
Quelques exemples de la faune de l'explosion de vie du Cambrien :
Anomalocaris
était un prédateur qui attrapait ses proies grace
à ces organes préhenseurs, et les broyait avec
sa bouche circulaire. En haut de la chaine alimentaire il devait
semer la terreur dans les mers Cambrienne. Qui, voyant cette
réussite à l'époque pouvait prévoir
sa disparition. Plus que cela, la disparition totale de ce type
d'agencement d'un organisme. Anomalocaris représente
un nouvel embranchement présent au Cambrien mais inconnu
par la suite.
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Nectocaris représente un nouvel embranchement présent au
Cambrien mais inconnu par la suite.
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Opabinia
et sa morphologie suprenante représente un nouvel embranchement
présent au Cambrien mais inconnu par la suite.
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Sanctacaris,
un arthropode chélicérate du Cambrien
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Marella,
pullulait au cambrien. Cette arthropode était le plus commun
sur le fond des mer, mais son schéma d'organisation au sein
des arthropodes disparu tout de même par la suite. Il se nourrissait
de particules alimentaires présentes dans le sédiment.
Marella est un arthropode unique en son genre, aucun autre arthropode
depuis n'a connu le même type d'organisation.
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Wiwaxia,
encore une organisation présente au Cambrien et qui disparu
totalement par la suite. Seul point commun avec une forme d'organisation
présente de nos jours, la radula des mollusque (appareil
masticateur). Wiwaxia représente un nouvel embranchement
présent au Cambrien mais inconnu par la suite.
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Pikaia
présente une morphologie toute particulière, la corde
dorsale. Ce qui en fait le premier représentant des chordés,
et le seul connu à cette époque. Les vertébrés,
apparus plus tard, avec leur colonne vertébrale appartiennent
à ce groupe.
Il est tout à fait remarquable d'observer que seul Pikaia
est connu comme précurseur des chordés à cette
époque. De plus sa faible représentation et la présence
d'autres organismes en grand nombre et mieux armés font penser
que la perrenité de ce type d'organisation n'était
en aucun cas prévisible.
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Le Cambrien se caractérise
donc par une explosion de vie qui ne sera plus jamais égalée. Une vie à l'organisation
bien plus complexe que dans les époques passées (mais elle aurait difficilement pu être moins complexe car la vie précédente était très simple).
Presque la moitié des groupes actuellement présent
apparaissent à cette époque ainsi que bon nombre de groupes inédits, qui eux disparaitront
définitivement, la fin du Cambrien étant marquée par une grande décimation.
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