Les Hominoïdes un groupe au sein de l'histoire de la vie
Théories de l'évolution
Fixisme - XVIIIe s.
Transformisme - XIXe s.
Equilibres ponctuées XXe s.
Vision actuelle
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Bibliographie
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ERE PRIMAIRE
LE CAMBRIEN
 
jurassique
L'explosion de la vie pluricellulaire / la minéralisation apparait
Contexte Général
Tectonique
Le Gondwana migre vers le sud, tandis que se forme et s'élargit l'océan Iapetus .
Au Cambrien inférieur, les plateformes continentales sont nombreuses (les continents sont séparés).
Climat
Le cambrien est marqué par un réchauffement progressif et continu du climat, jusqu'à atteindre, à la fin de cette période, des températures moyennes très supérieures aux valeurs actuelles. Il s'ensuit une montée générale du niveau des mers, interrompue toutefois par une régression importante durant une brève période au milieu du cambrien. Au cambrien supérieur, des mers chaudes et peu profondes, très favorables au développement de la vie, recouvrent une grande partie des principales masses continentales du globe.
La Vie Au Cambrien
Etat des lieux
Jusqu'ici n'existait que la faune d'Ediacara, une faune à petite coquille à la fin du Précambrien et quelques traces de fouisseurs, qui subirent une forte extinction avant le Cambrien, il s'en suit une explosion de vie multicellulaire, une variété de formes dans le monde vivant qui ne sera plus jamais égalée.
La faune Tommotienne -530.000.000 d'années

Suivant la décimation de la faune d'Ediacara, apparait la minéralisation. Une faune dite "à petites coquilles", la faune tommotienne (nom relatif à la zone géographique de découverte) est retrouvée.

Entre la faune d'Ediacara et sa structure en feuillet, disparue vers -540 millions d'années, et la faune tommotienne, on retrouve les premiers vestiges d'organismes minéralisés.
La faune tommotienne, constituée de petites coquilles, date de -530 millions d'années.

Cette faune à petites coquilles ne persista "que" quelques millions d'années. La nature de cette faune est mystérieuse.
Certains fossiles sont peut-être les vestiges de morceaux de coquilles d'organismes connus, mais non identifiés car les specimens sont parcellaires, ou bien des organismes non encore reconnaissables aisément car n'ayant pas encore développé des coquilles typiques. Enfin il est possible que la plupart des étrangetés tommotiennes représentent des organismes uniques en leur genre qui sont apparus précocement et qui ont disparu rapidement.

La jonction Précambrien - Cambrien voit donc apparaitre la minéralisation, caractère que nous retrouvons de nos jours entre autre dans les os des vertébrés que nous sommes.
La faune tommotienne est importante à un autre titre: elle marque aussi l'apparition d'un groupe d'organismes appartenant fort probablement à l'embranchement des éponges (Porifera) et qui n'a vécu que jusqu'à la fin du Cambrien, les archaeocyathes.
Ces derniers représentent les premiers bioconstructeurs qui ont édifié, en association avec des communautés microbiennes calcifiantes, des masses organiques de 1 à 2 mètres de hauteur par quelques mètres de diamètre sur les fonds marins. Ces masses sont les précurseurs de cet écosystème récifal complexe qui s'est développé dès la fin de l'Ordovicien
La faune du schiste de Burgess -530.000.000 à -510.000.000 d'années

Le schiste de Burgess se trouve en Colombie britannique au Canada, y fut découvert une riche faune fossile d'animaux à corps mou datant du début du Cambrien.
Cette découverte fût faites par Charles Doolittle Walcott (1850-1927), g éologue renommé, avec de hautes responsabilités qui ne lui offrirent malheureusement pas le temps matériel de réellement étudier sa découverte. Farouchement enraciné dans la vision de son époque il ne pu voir la révolution sous-jacente à la richesse de cette faune. En voulant reconnaitre dans chaque specimen un groupe actuel existant il commis une erreur qui l'empêcha de réaliser que la vision de l'évolution de son époque était erronée.
Cette faune fût réétudiée par Harry Whittington, Simon Conway Morris et Derek Briggs à partir des années 1970. Cette redécouverte de la faune de Burgess va amener une conclusion révolutionnaire.
Si on retrouve bien certaines espèces que l'on peut classer dans des embranchements existants, et dont ils sont parmi les tout premiers représentants, beaucoup de specimens ne cadrent avec aucun groupe animal connu de nos jours. Ces animaux se retrouvaient sur l'ensemble du globe, car si on les a découvert en Colombie britannique au départ, par la suite des fossiles similaires ont été retrouvés ailleurs dans le monde, comme en Chine.

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Zone de prélèvement de fossiles dans le schiste de Burgess
Source : http://www.ggwinter.de/

A ce jour on a découvert 150 espèces dans plus d'une vingtaine d'embranchements à cette époque reculée du Cambrien. Presque la moitié des phylum actuels existaient à cette époque, montrant là l'ancienneté d'une grande part des lignées actuelles qui ne sont pas apparues progressivement au cours du temps. Mais ce qui est remarquable c'est que de nombreux specimens présentent des plans d'organisations totalement inédits et plus jamais retrouvés par la suite.
Au terme de sa révision Whittington conclu à la présence de : 13 arthropodes uniques en leur genre et de 8 ou 9 nouveaux embranchements qui seront absent par la suite.
NB : L'embranchement des arthropodes, qui représente actuellement 80% des espèces animales, comprend 4 groupes : les uniramés (comprenant les insectes, qui forment à eux-seuls la vaste majorité des arthropodes), les chélicérates (araignées, scorpions...), les crustacés (crabes, crevettes...) et les trilobites (groupe disparu depuis 225 millions d'années).

Ce fait a enterré la conception ancienne d'un cône de diversité croissante de la vie.
En effet il y a plus de 500 millions d'années la disparité des plans d'organisation était bien plus grande qu'aujourd'hui, l'histoire de la vie n'a pas une forme de cone mais en ce qui concerne les plans d'organisation, plutôt d'arbre de Noël, même si par la suite, une fois quelques plans d'organisations installés, et beaucoup disparus, au sein de ceux-ci de nombreuses espèces se sont diversifiées. (cf. partie sur une vision moderne de l'évolution).

Dans ces temps reculés où la variété de la vie était d'une rare richesse, les équilibres entre les différents animaux impliquait une vraie chaine alimentaire, aussi riche que par la suite, avec de terribles prédateurs en haut de cette chaine. Ainsi la vision d'une vie primitive peu développée dans son organisation, sa variété, et ses interractions entre les différents animaux par rapport aux temps futurs est profondément fausse.Ces écosystèmes complexes sont apparus très brutalement d'où l'image de l'explosion de vie du Cambrien.

L'explosion du Cambrien est aussi le reflet de la contingence dans l'histoire de la vie. Ci-dessous différents organismes de la faune découverte à Burgess, et il aurait été bien difficile à l'époque de deviner qui allait survivre et qui allait disparaitre.
Les enchainements dans l'histoire de la vie répondent à des mécanismes, suivant une logique (le système des chaînes alimentaires semble très rapidement se mettre en place) mais il existe toujours une part de loterie, ce qui entraine une imprédictibilité dans l'évolution de la vie.
A un moment donné plusieurs possibilités sont offertes, toutes ayant une explication logique, un enchainement d'évènements compréhensibles, mais la contingence joue dans l'orientation privilégiée finalement.
Parmi différents exemples on peut citer les vers. Au Cambrien on retrouve des vers priapuliens, enfouis, qui attrapent leurs proies à l'aide d'un organe extensible. On retrouve ausi des vers annélides polychètes, segmentés, non enfouis. On retrouve pour ces 2 groupes 6 ou 7 genres, mais les vers priapuliens sont en très grand nombre par rapport aux vers polychètes et qui font partie des premiers carnivores à corps mou importants.
Connaissant cette répartition, la situation de nos jours à de quoi surprendre. Actuellment il existe 87 familles, 1000 genres et 8000 espèces d'annélides polychètes retrouvés dans tous les milieux. Les priapuliens, eux, ne représentent que 15 espèces et sont limités aux milieux peu peuplés et extrèmes (froid, peu d'oxygène, de composition instable...). Cet état de fait n'était absolument pas prévisible au Cambrien, et la raison (ou les raisons) de cette répartition actuelle est inconnue. Si on redéroulait le film de la vie, une domination des priapulien n'est pas à exclure et serait tout autant explicable. Le monde n'est pas livré au chaos mais une part des bifurcation dans l'histoire de la vie est liée à la contingence, et une situation donnée n'aurait que peu de chance de se reproduire si l'on pouvait revenir en arrière et relancer le déroulement du temps.

Quelques exemples de la faune de l'explosion de vie du Cambrien :

Anomalocaris était un prédateur qui attrapait ses proies grace à ces organes préhenseurs, et les broyait avec sa bouche circulaire. En haut de la chaine alimentaire il devait semer la terreur dans les mers Cambrienne. Qui, voyant cette réussite à l'époque pouvait prévoir sa disparition. Plus que cela, la disparition totale de ce type d'agencement d'un organisme. Anomalocaris représente un nouvel embranchement présent au Cambrien mais inconnu par la suite.

anomalocaris

Nectocaris représente un nouvel embranchement présent au Cambrien mais inconnu par la suite.

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Opabinia et sa morphologie suprenante représente un nouvel embranchement présent au Cambrien mais inconnu par la suite.

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Sanctacaris, un arthropode chélicérate du Cambrien

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Marella, pullulait au cambrien. Cette arthropode était le plus commun sur le fond des mer, mais son schéma d'organisation au sein des arthropodes disparu tout de même par la suite. Il se nourrissait de particules alimentaires présentes dans le sédiment. Marella est un arthropode unique en son genre, aucun autre arthropode depuis n'a connu le même type d'organisation.

marella

Wiwaxia, encore une organisation présente au Cambrien et qui disparu totalement par la suite. Seul point commun avec une forme d'organisation présente de nos jours, la radula des mollusque (appareil masticateur). Wiwaxia représente un nouvel embranchement présent au Cambrien mais inconnu par la suite.

wiwaxa

Pikaia présente une morphologie toute particulière, la corde dorsale. Ce qui en fait le premier représentant des chordés, et le seul connu à cette époque. Les vertébrés, apparus plus tard, avec leur colonne vertébrale appartiennent à ce groupe.
Il est tout à fait remarquable d'observer que seul Pikaia est connu comme précurseur des chordés à cette époque. De plus sa faible représentation et la présence d'autres organismes en grand nombre et mieux armés font penser que la perrenité de ce type d'organisation n'était en aucun cas prévisible.

pikaia

Le Cambrien se caractérise donc par une explosion de vie qui ne sera plus jamais égalée. Une vie à l'organisation bien plus complexe que dans les époques passées (mais elle aurait difficilement pu être moins complexe car la vie précédente était très simple).
Presque la moitié des groupes actuellement présent apparaissent à cette époque ainsi que bon nombre de groupes inédits, qui eux disparaitront définitivement, la fin du Cambrien étant marquée par une grande décimation.